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Géorgie: la corruption bientôt de retour ?

Posted on July 23 2012 by Julie Levasseur

Depuis quelques années, la Géorgie est citée en exemple par la plupart des institutions internationales pour l’efficacité de sa lutte anti-corruption. Alors que les prochaines élections présidentielles auront lieu en 2013, l’émergence d’un nouveau parti appelé le “Rêve géorgien” fait craindre un retour en arrière.

L’arrivée au pouvoir en 2004 de Mikhail Saakachvili a entraîné en Géorgie le lancement d’une lutte sans précédent contre la corruption. Une volonté des géorgiens afin d’en finir avec l’affairisme des années Chevarnadze. L’un des organes les plus corrompus de l’appareil d’Etat, la police de la route, fut drastiquement réformé en juillet 2004. Le gouvernement instaura notamment la formation de jeunes officiers aux salaires élevés, la mise en place d’inspecteurs des polices, le paiement électronique centralisé des amendes.

Ces efforts furent rapidement unanimement salués : ainsi, l’International Republican Institute a montré, dans une étude publiée en 2010, que la perception positive du travail mené par la police de la route atteignait à présent les 84%… contre 10% en 2003. Au classement Doing Business 2010 de la Banque Mondiale, la Géorgie a gagné 27 places par rapport à 2007 et se place désormais à la 11ème position mondiale.

Or, ces efforts risquent d’être remis en cause par l’émergence d’un nouveau parti politique appelé le “Rêve géorgien” construit autour du milliardaire franco-géorgien Bidzina Ivanishvili. Cette coalition s’était déjà faite remarquer il y a quelques semaines en distribuant à Kutaissi des flyers à la population leur permettant de recevoir des cadeaux d’une valeur allant jusqu’à 1 000 Lari. Une manière à peine voilée d’acheter des voix.

A présent, elle intrigue en raison de ses liens avec la fondation Komagi récemment créée. Cet organisme a fait irruption dans le débat politique en mai lorsqu’elle s’est proposée de défendre “les victimes de répression politique”. Komagi propose des avocats mais également un soutien financier pouvant aller jusqu’à 5000 Lari par cas et par mois.

Or, cette fondation reçoit de nombreux fonds de la part de riches géorgiens expatriés soutenant Bidzina Ivanishvili comme Vano Chkhartishvili qui aurait effectué, depuis ses comptes offshores, plusieurs versements à destination de citoyens géorgiens soutenus par Komagi. C’est pourquoi plusieurs ONG internationales s’alarment. Dans un communiqué, Transparency International, l’Association des Jeunes Avocats Géorgiens et la coalition Libre Choix déclarent s’inquiéter du fait que cet organisme de charité puisse influencer les électeurs en faveur de Bidzina Ivanishvili, le milliardaire franco-géorgien à la tête du “Rêve géorgien”.

Seront-elles entendues par la population ? Il est vrai qu’il est toujours fréquent de préférer l’argent facile à l’intégrité. C’est donc un véritable retour en arrière vers l’époque d’Edouard Chevarnadze qui guette actuellement la Géorgie avec la montée en puisse de la coalition du « Rêve géorgien ».

Géorgie: la corruption bientôt de retour ?
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